quarta-feira, 6 de novembro de 2013

ALBERT CAMUS (7.11.1913)

Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures, la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. L'odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme. A peine, au fond du paysage, puis-je voir la masse noire du Chenoua qui prend racine dans les collines autour du village, et s'ébranle d'un rythme sûr et pesant pour aller s'accroupir dans la mer.

Nous arrivons par le village qui s'ouvre déjà sur la baie. Nous entrons dans un monde jaune et bleu où. nous accueille le soupir odorant et âcre de la terre d'été en Algérie.


Bem sei que o centenário é amanhã e não hoje. Mas Albert Camus, nascido em 7 de novembro de 1913, continua intemporal. O excerto que acima transcrevi é o início do pequeno e belo texto Noces à Tipasa. Não gosto mais de Tipasa por causa do texto. O sítio alberga a mais bela estação arqueológica do mundo - não vi Pompeia e talvez um dia mude opinião -, com o mar a bater nas ruínas e a massa escura da Chenoua em fundo. Estive em Tipasa na primavera de 2000. Num dia luminoso, em que o som do mar era interrompido pelo som do bombardeamento que tinha lugar na montanha ao lado. Uma situação inimaginável na placidez bucólica do texto de Camus.